Le savon de Marseille
Il se présente sous la forme d’un gros cube difficile à manipuler. On ne peut pas le prendre en main comme une savonnette classique.
A l’usage, il se fendille, et porte des fissures sombres. Dans sa forme traditionnelle, il n’a pas de parfum, pas de couleur tendance, il n’est pas « design ». C’est le savon de Marseille.
En toute logique, il aurait dû disparaître, délaissé pour des gels douches revigorants / traitants / embellissant / parfumés, pour des lessives aux principes tensio-actifs et anti-redéposition qui lavent plus blanc que blanc, moins sale que propre.
Pourtant, le savon de nos grands-mères et de leurs grands-mères, arrivé à Marseille à la fin du Moyen-Âge, en provenance de l’orientale Alep, a parfaitement résisté à la vague de modernisme sous emballage plastique qui envahit nos salles de bains et nos cuisines. C’est une valeur sûre, un produit simple et efficace, qui ne nous inonde pas de promesses, mais fait très bien ce qu’il doit faire : nettoyer.